Epopée cévenole
Le village vacances « La pommeraie » était notre destination. Randonner était notre motivation. Les choses ne seront pas exactement comme l’on aurait souhaité, mais malgré tout ce fut quelques jours forts agréables grâce à la bonne humeur générale. Et pourtant … les éléments n’ont été guère de la partie.
Notre arrivée en ce samedi dans les Cévennes se faisait sous les premières pluies, sur ce qui allait dans la soirée et la nuit devenir un « épisode cévenol ». Nos vélos resteront sagement rangés dans nos logis. Après un bon déjeuner, nous allons donc partager les activités de nos compagnes et accompagnatrices.
La facétieuse Dominique aura à cette occasion bien trouvé le thème de l’après-midi. « Du slip à l’oignon ». La première visite nous conduira au magasin d’usine « Well », très spécialisé dans les dessous féminins. Semble t’il cette visite a plutôt intéressé ces dames, tant les hommes se tenaient curieusement pour la plupart en retrait … Puis, sous une pluie diluvienne, nous nous rendrons dans les locaux d’une coopérative agricole située près de St André de Majencoules où un agriculteur coopérateur nous fera connaître l’histoire de l’oignon doux, spécialité du pays viganais. C’était jour d’inauguration, et à cette occasion les agriculteurs locaux nous régaleront avec de succulents produits.
Les prémices de l’épisode cévenol se précisent, et c’est sous le « roulement du tonnerre » accompagné de trombes d’eau que nous allons regagner le village. Le dîner va nous mettre un peu de baume au cœur, mais la nuit sera particulièrement agitée tant les orages se succèdent jusqu’à une heure avancée.
Au lever, les éléments se sont quelque peu calmés, mais la nuit a fait de très gros dégâts dans la région. Rivières en furie, éboulements un peu partout, routes coupées, ne nous incitent pas à sortir nos montures en ce dimanche. D’ailleurs à juste titre, car dès le lendemain nous constaterons ce que la nature est capable de faire lorsque les éléments se déchaînent.
La matinée nous conduira au musée cévenol du Vigan qui nous permettra d’apprécier le passé très riche de ce pays cévenol. Aujourd’hui, il ne reste que quelques vestiges de ce passé glorieux. Les filatures, la bonneterie, employaient des milliers d’ouvriers et ouvrières, et de cette activité il ne reste que quelques entreprises qui survivent ici ou là, et des ruines industrielles. Les activités de tonnellerie, de sciage, ont aujourd’hui complètement disparu. Nous apprécierons tous ce retour dans le passé, mais que les conditions de travail étaient inhumaines en ces temps là !
Après le déjeuner, ce sera la visite de la Grotte des Demoiselles pour un spectacle souterrain qui n’a rien à envier à nos cavités locales. Nous ferons un arrêt à Ganges sur les bords de l’Hérault (revenu à un niveau acceptable), qui la nuit passée a fait bien des soucis aux habitants tant son débit était « colossal ».
Au retour, pendant le dîner chacun consulte la météo ! Tel site nous rassure, tel autre un peu moins. Pourrons-nous enfin sortir nos montures ! La nuit portant conseil, c’est au lendemain que nous déciderons.
En ce lundi matin, le ciel n’est pas très engageant, mais nous allons tout de même affronter le Mont-Aigoual. Les vingt premiers kilomètres jusqu’à Valleraugue permettront à chacun de s’échauffer. Après le village, la pente devient plus accentuée, sans toutefois bloquer notre progression. Il reste 28 kilomètres pour atteindre le sommet, et chacun à son rythme vaincra le géant des Cévennes. Néanmoins le froid est vif et le vent bien fort. Quelques uns vont monter dès ce matin jusqu’à l’observatoire, d’autres ne le feront que l’après-midi après un déjeuner sous un abri de fortune à l’Espérou. Moment difficile car il faisait bien froid. Ceux d’entre nous ayant choisi l’option de finir la montée après le déjeuner auront le plaisir d’observer de splendides paysages au sommet, tant les conditions se sont améliorées (malgré un vent bien violent).
Nos accompagnatrices feront dans le même temps une petite randonnée au Lac des Pises (sur la route du Col du Minier), avant de nous retrouver pour le pique-nique (pic-nic !!!) à l’Espérou.
Le retour par le col de la Lusette ne sera pas de tout repos. La première partie n’est pas des plus faciles, mais ensuite la descente vers Le Vigan s’avèrera des plus périlleuses. Heureusement les paysages sont de toute beauté, mais ce n’est que d’un œil que nous les découvrirons, car se maintenir sur la route était la priorité, tant cette partie a subi les outrages du temps (en plus d’une pente très prononcée).
La fin d’après-midi sera pour les uns l’occasion de faire un peu de marche sur les bords de l’Arre et d’autres de s’affronter sur un terrain de pétanque.
Le mardi s’annonce plutôt ensoleillé, ce qui nous met sur la route du cirque de Navacelles.
La gendarmerie consultée nous indique un itinéraire dégagé. Nous décidons donc de changer le circuit et d’éviter Saint-Laurent le Minier.
Nous partirons par Loves et Montdardier pour descendre ensuite à Madières, et ensuite poursuivrons depuis ce village vers le cirque.
Aujourd’hui, chacun « fait sa vie », les cyclistes feront dans la matinée le périple prévu pour déjeuner au retour au village. Les accompagnatrices ont choisi l’option d’amener le repas et c’est à Navacelles qu’elles se restaureront après une promenade dans le village, et une petite marche vers le moulin de la Foux (résurgence de la tumultueuse rivière Vis).
Pour atteindre Loves, puis Montdardier nous emprunterons une petite route pentue bordée de châtaigniers. Le paysage change, le causse fait son apparition. Puis, brusquement, au bout de la route, l’apparition d’un effondrement gigantesque, et tout au fond le petit village de Madières.
Nous allons tous descendre dans la vallée de la Vis, et nous trouver brutalement à Madières devant une route fermée. Les gens interrogés nous disent qu’il est impossible de passer, ce que va nous confirmer un cycliste téméraire qui a rebroussé chemin après avoir vu une forêt entière couchée sur la route.
Il n’y a plus qu’à retourner et accéder au Cirque de Navacelles par Blandas ! Un regard vers la pente effraye certains. Nous serons trois à prendre la route de la vallée de la Vis (en cours de dégagement) pour rentrer par le plat au Vigan. Le reste de la troupe très motivée pour accéder au site, va courageusement retourner sur ses pas et refaire le chemin en sens inverse. Après un petit tour dans le village de Navacelles, ils sortiront du cirque par le même chemin qu’à l’aller, pour finir en « boulet »…la faim sans doute…
Quelques uns d’entre nous retourneront dans l’après-midi vers le site, pour passer un long moment au moulin de la Foux, et arpenter les ruelles pittoresques de Navacelles.
Après une nuit de repos, c’est déjà, le moment de penser à faire ses valises. Il pleut, et en conséquence toutes les activités sont annulées. Nous faisons avancer notre repas, de façon à être libérés rapidement. Nous ferons une dernière visite dans les rues du Vigan, avant de conter nos souvenirs au cours d’un dernier repas en commun.
Malgré tout, nous avons passé quelques jours ensemble très conviviaux. Les éléments ne nous ont pas été favorables, mais ce fut de toute façon un temps partagé dans la bonne humeur.
Diaporama réalisé avec des clichés "en vrac" de Daniel J., Liliane G., Daniel A., Guy F, Odile A.