BRM 600km des 3&4 juin 2023
Il est 3h10, Catherine et moi sommes en vue de la Barbacane qui est déjà ouverte et éclairée, Daniel et Guy sont déjà arrivés. Tout est prêt sur la table dans l'attente des premiers arrivants.
Après un niveau d'inscription limité à 7 personnes pendant plusieurs semaines nous voilà 28 cyclos au départ dont 2 féminines.
5 d'entre nous ont choisi de dormir en hébergement sur le parcours, les autres feront comme ils peuvent, ou rouleront tout simplement.
3H15, les premiers baroudeurs viennent chercher leur carte de pointage et en profitent pour prendre une petite collation. Certains sont anxieux, d'autres plus aguérris ont déjà leur plan de route en tête, seul le climat des heures à venir inquiète, car des orages sont annoncés.
4h00, le départ est donné pour le gros du peloton, les cadurciens partiront 5 minutes plus tard (organisation oblige) et en partant nous croiserons les 3 ou 4 derniers Aurillacois en quête de leur carte de pointage.
Les voilà partis, dès les premiers kilomètres la vitesse est élevée, le groupe emmené par un jeune villefranchois qui ne semble pas savoir qu'il y a 600km à faire, file dans la nuit, il tiendra 1 heure avant de rentrer dans le rang. Cahors Cyclisme ayant pris les affaires en mains, les divers participants qui les accompagnent les laissent partir.
Les groupes sont constitués.
Aurillac avec Jean-Pierre, Alain, Vincent, Yves, Gerard et Philippe.
Cahors Cyclisme emmené par Nicolas est composé de Brice, Sébastien et Samuel.
Le jeune couple de "toulousain" Anne-Claire et Clément.
Suzanne et Jean-Luc.
Alexandre, Lionel et Thierry les lotois.
Thierry et Gil de Villefranche-de-Rouergue.
Philippe et Jean-Charles.
Xavier de Villefranche de Rouergue.
Laurent, Gilles, Patrick, Gérard et St-Clair.
A Latronquière, il est 8h00 pour nous, c'est pas rapide, mais cela doit permettre de tenir 600km; c'est Gilles qui gère la vitesse, il est le moins entrainé de notre groupe, mais aussi celui qui sait le mieux gérer la distance. Laurent de Montauban, Gérard d'Espalion, Patrick de Labastide Marnac, et St-Clair feront route ensemble. Les premiers sont passés ici depuis 3/4 d'heure, et les plus lents depuis 1/4 d'heure, nous retrouvons au café-pointage nos amis d'Aurillac. Quelques kilomètres plus loin, nous sommes rejoints par les Poupin père et fils (ils ont dû faire un arrêt quelque part), ils roulent plus vite que nous, on ne les reverra plus.
A Montsalvy, nous "casse-croutons", Xavier (le kamicaze de Villefranche de Rouergue) nous y rejoint, Gilles lui passe de l'huile pour sa chaîne qui, comme lui "couine" (excès d'optimisme du départ).
Xavier ne cherche pas à nous accompagner, et nous le laissons finir son repas. Pendant ce temps, devant cela roule...
Le temps se maintient, et passe même au chaud. A la sortie de Montsalvy, Patrick casse un rayon, et s'en est fini pour lui au km 140. Il est midi. Il repart vers Figeac et son pneu éclatera ensuite du fait du frottement du patin. Il achètera une roue sur place pour pouvoir rentrer à la maison.
Jean-Luc qui roule avec Suzanne, fait un arrêt express chez lui à Entraygues pour prendre ses affaires de pluie; Celles-ci lui seront d'ailleurs inutiles au cours de ce 600 km. Un ami cyclo l'accompagnera quelques dizaines de kilomètres, avant de renoncer face à la menace orageuse. Jean-Luc rejoindra Suzanne à St-Côme.
Les quatre que nous sommes maintenant, faisons route vers Espalion, au km180, ou habite Gérard; il se rendra chez lui pour se reposer un peu et ne repartira pas... 2ème et dernier abandon en 40km dans notre petit groupe.
A cette heure là, le groupe Cahors Cyclisme et 2 villefranchois sont à 1 heure de St-Geniez d'Olt où une averse orageuse les attend.
La pluie les accompagnera de nouveau vers Laissac et jusque Salles-Curan.
Nous sommes au pays des maisons de pierres au toits de Lauzes, et l'on ne se lasse pas du spectacle. Avant Espalion, il y a Estaing et son superbe château; nous y avons traversé un Lot bien maigre avec ses galets affleurant la surface de l'eau.
Nous pointons à St-Geniez d'Olt à 15h30, ouù nous sommes rejoints par Aurillac. Les plus rapides sont passés là plus de 2h plus tôt. Pas de pluie pour nous, mais une route mouillée; elle sera même chargée de grêle par endroit pour les groupes passés plus tôt que nous ( Jean-Luc, Alexandre,Suzanne, les Toulousains ainsi que les Poupin).
Les lacs du Lévézou nous accueillent; ce sera tout d'abord le lac de Pareloup, belle image de vacances puis celui de Villefranche-de-Pannat, avec son barrage, juste au-dessus d'une partie de la ville.
A la sortie de Pont-de-Salars, j'accélère, et laisse mes compères à l'arrière; l'heure tourne,et les magasins ferment à 19h00. Il nous faut acheter de quoi manger pour ce soir et demain matin, avant de repartir de l'hôtel.
J'arrive 3minutes avant la fermeture de la supérette locale. je fais rapidement les emplettes pour le matin et le pointage des cartes; entre-temps, Laurent et Gilles arrivent et complètent le panier de victuailles pour le soir.
L'équipe d'Aurillac qui a trainé un peu en terrasse, arrivera trop tard pour les achats, le magasin étant maintenant fermé. Il y a toujours 2 heures entre nous et les plus rapides, les autres sont intercalés. Alexandre et les siens ainsi que Jean-Luc et Suzanne ont pointé dans ce magasin aussi.
Nous prenons une boisson au café de la place et le casse-croûte, et sommes rejoints par les Aurillacois, et nous voilà repartis. La sortie de Salles- Curan est terrible, avec un raidillon ayant des passages à 14%. 15km plus loin c'est Villefranche-de-Panat et la fin des montées. 60km de faux plat descendant, ou carrément en descente commencent là pour nous conduire à Albi.
Le groupe Campan y fait un passage éclair vers 20h15, ainsi que Thierry et Gil un moment plus tard. La triplette lotoise passera vers 22h15, peut-être accompagnée d'Anne-Claire et Clément ?
Nous laissons Laurent à son hébergement à 22h30, et nous nous donnons rendez-vous pour le lendemain à 5h00 au pont de Marssac. 1/4 d'heure plus tard nous rejoignons notre hôtel un peu hors trace dans la ville. Une bonne douche , une tisane (eh oui) et à peine dans mon lit, je dors, ce qui a le don d'énerver Gilles.
Suzanne et Jean-Luc sont déjà sur place dans leurs hôtels respectifs depuis 22h00; ils repartiront à 2h30.
Vers Buzet? , Jean-Luc sera victime d'un problème de dérailleur qui lui fera perdre une demi-heure (je crois savoir qu'il a été aidé par Aurillac pour la réparation). Suzanne attendra de savoir si c'est réparé ou réparable avant de rouler de nouveau; belle entente pour des gens qui ne se connaissaient pas quelques heures plus tôt. Les Poupin père et fils ont aussi poursuivi leur route en direction de Mauvezin; ils tenteront de dormir dans cette ville vers 4h15 avec peu de succès, car virés par un vigile du sas d'une banque, après moins d'une heure de sommeil.
Anne-Claire et Clément tenteront aussi d'utiliser cette recette avec une réussite dont je ne connais pas le détail.
Les Aurillacois de leur côté font "terrasse" dans divers endroits, et pointent à Albi à 0h10 (je ne sais pas si ils se reposent vraiment...).
Xavier est toujours seul à l'arrière.
Le plus dur est fait, 4000m de D+ en 336km; en réalité ces 4000m sont cumulés sur une distance bien plus courte.
5h40, le petit déjeuner pris, un SMS à Laurent pour être sûr de la bonne "syncro", et nous voilà partis pour Marssac, direction Mauvezin où il faut être avant 10h28 ! faisable, mais il ne faut pas traîner, chacun prend ses relais et nous maintenons un bon 26/28 sur les longues lignes droites. Cette journée sera plus cool avec un dénivelé annoncé D+ de 1860m étalé sur 270km.
Si les paysages d'hier étaient sublimes, ceux de ce matin au lever du jour, sont d'une beauté moindre, et me rappellent farouchement mon Aisne natale, avec ses grandes étendues cultivées, bien nécessaires mais pas très jolies.
Les villes et villages sont par contre charmants et très typiques. Nous sommes loin de la pierre et des lauzes d'hier. Les bourgades en briques rouges se succèdent, Gaillac, l'Isle-sur-le Tarn, Rabastens, Paulhac et Vacquier , où nous ferons une petite pause avant le pointage de Mauvezin.
Gil et Thierry de Villefranche sont passés sur ces routes bien plus vite que nous, et surtout bien plus tôt tout comme l'équipe de Nicolas.
D'ailleurs tout le monde est passé avant nous (hôtel oblige).
Mauvezin a été rejoint à 2h45 pour Thierry, Gil, une heure plus tard par Cahors Cyclisme , et à 4h15 par Jean-Charles et Philippe Poupin, à 7h00 par Alexandre, Lionel et Thierry, à 9H20 pour Suzanne et Jean-Luc et Aurillac.
Pour ce qui nous concerne, il est 10h20; depuis quelques kilomètres, c'est Gilles qui emmène; il est dans un état de fraîcheur étonnant au regard de son entraînement moitié moindre que le mien. Il a installé son prolongateur triathlète et il fait parler la puissance.
Le père de Laurent est venu au devant de nous pour nous accompagner à vélo sur les 140 derniers kilomètres. Jean-Jacques a 76ans et 5 PBP à son palmarès dont le dernier il y a 8 ans, une vraie pointure, avec un coup de pédale toujours très respectable.
Nous faisons route vers Valence d'Agen, chacun y va de son relais, Gilles un peu plus que les autres et nous reprenons de la marge sur l'horaire max. Le parcours s'escarpe de nouveau, la montée des côtes se fait moins souple, plus laborieuse. Nous faisons un pointage express à 13h44 dans une boulangerie sans même acheter une boisson, un croissant. Un autre arrêt est prévu à la sortie de Valence, chez les beaux parents de Laurent ou l'on fête "la fête des Mères". Nous buvons un coca, un café, grignotons quelques morceaux de melon, ainsi que des frites. Après un arrosage de la tête sous la douche glacée de la piscine, c'est reparti la tête dans le guidon.
Aurillac est passé là, 1h plus tôt fidèle à sa démarche, rythme constant, arrêts "terrasses", et on repart sans à coup, en groupe.
Guy m'indique par SMS l'arrivée de Thierry et Gil de Villefranche de Rouergue, à 10 h 30, puis du groupe Cahors Cyclisme..
Reste 88km, dont on connait tous les détails, mais on peut se tromper...
A 14h30, un SMS de Guy me signale l'arrivée de 8 cyclos depuis ce matin.
Nous roulons maintenant bon train vers Montaigu-de-Quercy. Quelques côtes nous rappellent la difficulté d'un 600, surtout pendant les derniers kilomètres. Bourg -de- Visa passé, on approche de Montaigu. Nous pouvons admirer sur les hauteurs, à notre gauche, Roquecor sur son promontoire, vraiment impressionnant!
Nous traversons Montaigu et au dernier carrefour à la sortie, un cafetier passe le kärcher sur son mur et sa terrasse. Il est fermé évidemment, malgré cela, à notre demande, il sort son tampon et nous sert à boire, formidable!
A partir de ce café, la dernière côte "répertoriée officiellement sur le GPS de Laurent" commence dans 500 m, soit la montée de Saux; après ce ne seront que des soubressauts du relief.
Je crois rassurer les plus fatigués en annonçant que cela descend tout le temps à partir du carrefour de Villesèque...... Grossière erreur, en bas du village il nous faut remonter pour enfin gouter le plaisir de la longue descente vers l'entrée de Cahors.
A notre arrivée à la Barbacane nous croiserons les Cyclos d'Aurillac restaurés, rafraîchis et contents d'en avoir fini.
Jean-Luc comme d'autres, est reparti un moment après son arrivée à Cahors; Thierry de Villefranche se reposera jusqu'au lundi avant de rentrer, car il n'a pas dormi la nuit précédente.
Un bon cru ce 600km, tracé par le regretté Daniel Arnaudet, agréable au regard et dur aux mollets.
Texte St-C M
Photos C M & St-C ainsi que certains participants du 600