Balade Corrézienne...fin de l'histoire
Acte II - Le Retour- BUGEAT-BRIVE (144 kms, D 1860 m)
Les couples auront été particulièrement soignés par les organisateurs. Comme pour les autres, les bagages avaient été montés dans les chambres. Mais les meilleures leur avaient été réservées. Ce n’est donc pas de ce côté-là qu’il faudra chercher les raisons de ma nuit agitée. Un appétit féroce bien aiguisé par les efforts soutenus de la journée ! Un repas gastronomique et pantagruélique ! La tentation avait été trop forte et je n’ai pas été très raisonnable la veille au soir. Comment, dans ces conditions, s’étonner que le « repos bien mérité », évoqué par Guy dans l’acte I, fût pour moi plutôt perturbé ?
L’esprit particulièrement embrumé, je me fais gentiment chahuter, en rejoignant le groupe déjà installé pour le petit déjeuner, pour avoir décidé de marier les maillots de mes 2 clubs cadurciens. Je ne doute pas un instant que la photo du délit, prise, sur demande des « copains », par les organisateurs, ne réapparaisse un jour.
Ce sera la seule : pour le reste de la journée, je garderai mon vêtement de pluie, par la force des choses et des éléments. Espérant secrètement pouvoir, comme dans l’après-midi de la veille, « prendre les roues » des 4 furieux quand ils nous rattraperont, je choisis de partir avec Daniel et Guy qui ont décidé de faire « cause commune » pour toute la journée.
A priori, mes jambes semblent vouloir jouer le jeu. Ça devrait le faire ! Les flèches, devenues jaunes, sont toujours aussi nombreuses que le jour précédent. Nous roulons depuis quelques minutes sous des arbres qui tiennent absolument à nous rappeler qu’il a bien plu toute la soirée et la nuit, quand le groupe emmené par Georges nous dépasse. Je m’accroche … mais pas très longtemps. Je ne les reverrai plus avant le repas.
Je roule un bon moment seul (c’est une façon de parler parce que nous sommes tout de même 210 cyclos répartis sur quelques kilomètres du même parcours !) avant d’entendre, juste derrière moi, les 2 autres cadurciens devisant tranquillement. Je jouerai ainsi toute la matinée à l’élastique avant de le voir se rompre définitivement en début d’après midi.
Nous traversons la belle cité médiévale de Corrèze, arrosé par la rivière éponyme (et par la pluie), au cœur du département du même nom, avant de monter, toujours sous la pluie, à Vitrac sur Montane.
Château de Sédières
Le ravitaillement, au château de Sédières, est tout aussi copieux que ceux de la veille avec le même délicieux gâteau à la farine de châtaigne, fait maison.
Ça ne donne pas envie de repartir ! Pourtant, les bénévoles dont nous avons fait la connaissance à notre JCB sont optimistes : c’est promis, maintenant, il ne pleuvra plus jusqu’à Brive ! C’est pourtant sous une trombe d’eau que je descends très prudemment vers le barrage de Chastang. Quel gâchis : de si beaux lacets avec les freins à bloc et qui ne freinent plus et en grelotant ! La longue remontée jusqu’à Servières le Château, lieu où est prévu le repas, me permettra de me réchauffer et de faire sécher le maillot. Il est midi passé de 5 minutes.
Claude, le président du club de Brive avait prévenu : le repas, pas avant midi ! Je suis donc pile à l’heure. Mais c’était sans compter sur les facéties du traiteur qui a confondu, dans la matinée, le lieu du casse-croûte et celui du repas. Sédières …, Servières …, Lulu va pouvoir rigoler (lire son commentaire de l’acte I) : les cadurciens ne sont pas les seuls à faire des erreurs de parcours. Il faudra donc attendre un peu pour déguster la paëlla ! Mais ça valait vraiment la peine : elle était délicieuse. Surtout avec, en supplément, les crevettes de Guy qui ne voulait pas se salir les mains !
Servières le Château en chantier.... Repus...
Au moment du départ, quelques secondes après les autres, un cyclo, pratiquement à l’arrêt, chute à côté de moi. Chaîne cassée et cintre profilé plié, sa balade est terminée ! Je m’arrête quelques minutes et ne rattraperai aucun des 2 groupes de cadurciens jusqu’à l’arrivée. Comment ? Et si ça m’arrange, moi, de dire que c’est la seule raison de la rupture de l’élastique ! Après Argentat (BCN/BPF), dans la vallée de la Dordogne, après St Chamant et son église romane fortifiée du 11ème siècle, c’est la très longue montée de 10 km vers Les-Quatre-Routes où nous attend un petit ravitaillement bien à-propos.
Il ne reste plus qu’à descendre jusqu’à Brive … mais avec le nez en l’air pour surveiller les nuages qui redeviennent menaçants. Un peu trop le nez en l’air, d’ailleurs, pour guetter correctement les flèches (un message personnel à Lulu qui est priée de sauter le paragraphe suivant !). Le nez en l’air … et la tête aussi ! Arrivé à Malemort (j’aurais voulu le faire …), je vois Brive juste devant, le gros nuage noir juste au-dessus mais pas la flèche qui tourne à droite ! Mais bon, je suis à Brive ! Ce n’est pas grave : il me reste simplement à chercher le Fronton Municipal sur le plan de Brive … qui est bien au sec, dans le sac … qui m’attend à l’arrivée. Lorsque j’arrive enfin, les autres s’inquiétaient … juste un peu … pour la clé du minibus que j’avais dans la poche. Le temps de prendre ma douche, ils s’étaient déjà occupés de charger les vélos.
Finalement, de quoi je me plains ? Quelques commentaires sur le livre d’or, une bière pour patienter avant la remise des récompenses. Et là, (surprise !) Cahors, 4ème club le plus nombreux, gagne un magnifique trophée : elle n’est pas belle la vie ? Pas vraiment le temps de trainer autour du buffet et du vin d’honneur ! Les autres veulent rentrer et retrouver leurs épouses. Le temps de chercher la mienne qui se faisait des copines, d’interrompre une conversation entre filles, ils étaient déjà dans le minibus.
Mais c’est promis, nous reviendrons pour la 16ème édition. Et pour ceux qui ne peuvent attendre jusqu’en 2015, il reste encore 2 places pour notre séjour de septembre, dans les rhododendrons, les genêts … et le soleil. Promis.
Texte Roland Mangin