Notre Fédération - 13
Extrait du memento "Unité Histoire - FFCT 2007" publié avec l'aimable autorisation de la FFCT
1955-59 : la gestion des années creuses | ||
Le président élu à la suite de l'assemblée générale du 19 février 1955 fut André Arnaud. Demeurant à Lyon, il assista aux conseils d'administration et aux réunions de l'AlT, à ses frais, autant que le permettaient ses moyens financiers. Il assuma avec application et tolérance les devoirs d'une présidence qu'il n'avait pas sollicitée. L'essentiel du travail fut assuré au siège en 1955 par Mezoul et le vice-président Valadou, tous deux résidant à Paris. L'heure était aux économies et à la rigueur. Le personnel appointé fut réduit à deux employées. L'argent des assurances fut par prudence mis en réserve, on n'engagea pas de dépense sans recette effective parallèle. La nouvelle équipe regagna la confiance des administrations et de la Chambre syndicale du cycle, et décrocha les subventions espérées. Fin mars, les ligues étaient remboursées; à la fin de l'année, l'équilibre financier était rétabli. Un bulletin ronéotypé assurait une liaison suffisante avec les sociétés. Les commissariats étaient les suivants : Assurances, BCN-BPF, Camping, Cinéma, Diagonales, Établissements recommandés, Fanion d'honneur, Foyers d'étape, Guide cyclo, Librairie, Contrôle médico-sportif, Presse, Sécurité routière, Sites et monuments, Voyages internationaux, Cyclosportifs. Mais, malgré la bonne volonté des commissaires, avec le désintérêt général pour la bicyclette qui frappait les sociétés, beaucoup fonctionnaient au ralenti. Le responsable des cyclosportifs, par manque de discipline des intéressés, avait baissé les bras. L'activité du docteur Ruffier (contrôle médico-sportif) fut nulle. Le voyage du Fanion d'honneur dut être interrompu, faute de demande des clubs, ainsi que l'attribution du Prix littéraire, par manque de candidats. Seul le commissariat aux Diagonales témoignait d'une bonne santé. Ce désintérêt était la conséquence de la motorisation grandissante dans la société française : automobile pour les adultes et cyclomoteur pour les jeunes; sans doute aussi y eut-il une autre cause dont on n'a jamais osé parler: la guerre d'Algérie, qui absorbait 400 000 militaires et rendrait à leurs foyers des appelés n'ayant plus le cœur à pédaler. Les effectifs ne cessaient de baisser avec une régularité inquiétante : 1 000 à 1 500 membres de moins chaque année ; les sociétés devenaient squelettiques et leurs dirigeants démotivés. Parallèlement, les subventions fondaient, augmentant la précarité de l'existence fédérale. La question de la propagande apparaissait primordiale à la poignée d'irréductibles qui animaient la Fédération. | Bien que la gestion ait été serrée, 165 000 F de bourses de voyage pour les jeunes avaient été distribués en 1955 et 45 000 F restaient approvisionnés pour les ligues retardataires. En 1956, Mezoul et Valadou, gestionnaires énergiques mais parfois maladroits, se retirèrent du Bureau. André Asteix occupa le poste de secrétaire général et dut fournir un gros travail, l'absence de volontaires pour donner un coup de main au siège étant un mal récurrent. De plus, il assumait seul la charge du bulletin ronéotypé Cyclotourisme. On s'efforça de réduire les frais administratifs au strict nécessaire. La Fédération s'impliqua dans l'organisation des Journées françaises du plein air et de la Journée nationale de la bicyclette, mais pour les raisons précitées, le résultat ne fut pas brillant. Un Guide officiel, contenant de bonnes adresses fut à nouveau publié et remis gratuitement aux membres. Il était le fruit d'un gros travail effectué par Roger Gauthey. Faute de candidature, la Semaine fédérale n'eut pas lieu en 1956. Dans un souci de démocratie et d'efficacité, Arnaud réunit pour la première fois à Paris les présidents de ligue, réunion qui sera pérennisée. En 1957, on dut réduire encore le personnel du siège. En février, Francis Besson, trésorier de la LIF, succéda au prudent Verdin comme trésorier fédéral. À l'initiative d'Asteix, des sorties scolaires furent organisées à Paris avec le concours du journal l'Équipe et eurent un bon succès. La modernisation des statuts fut confiée à Léon Creusefond, juriste président de la ligue des 3 B (Béarn, Pays Basque et Bigorre). Le congrès annuel, trop coûteux pour les maigres finances fédérales, fut supprimé. Avec 5 600 membres, la FFCT était vraiment au creux de la vague. En décembre 1959, Léon Creusefond remplaça Arnaud, soulagé, à la présidence. André Lalanne fut secrétaire. On s'aperçut alors que le trésorier Besson détournait depuis déjà un certain temps les fonds de la Fédération pour construire sa maison et que la caisse était vide ! Les mesures adéquates furent prises et il remboursa. Mais, dans l'urgence de la situation, chaque conseiller accepta de faire un prêt de 100 000 F à la Fédération. Creusefond fut entouré d'une équipe dynamique, solide et soudée qui apporta un souffle nouveau. | |
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AIT : Alliance internationale de tourisme
BCN : Brevet de cyclotouriste national
BPF : Brevet des provinces françaises
FFCT : Fédération française de cyclotourisme
LIF : Ligue Ile-de-France