Un BRM 600km arrosé

Publié le par Cahors CycloTourisme

St-Vincent-Rive-d'Olt
Ce 13 juin, à 3h30, j’étais donc à Montauban au RDV de mon premier 600, dernière étape du défi que je m’étais lancé en janvier, faire la série des BRM.
La météo était pour l’instant encore clémente, le silence des préparatifs et des vérifications n’était troublé que par le bruit sec des cales de chaussures, et par de brefs saluts amicaux qui se voulaient rassurants.
Pas même un petit morceau de fouace pour tromper la petite appréhension du départ. (Une pensée pour mon club, merci Rolande)
En revanche le Véloce avait une fourgonnette qui prenait des sacs et qui nous retrouverait aux différents points d’assistance, ce qui allégeait les vélos.
Je retrouvais mes compagnons de route avec qui nous avions formé un groupe solidaire quinze jours auparavant sur le 400.
A 4 heures, les chevaux sont lâchés. Serge Dutouron (qui remercie Cahors pour le 400) et les Caussadais s’élancent et sont rapidement hors de notre vue. Notre groupe ,14 cyclos, partons plus mollement.
Après le franchissement du Tarn sur le Pont vieux, nous croisons la « garde montante » une cinquantaine de jeunes devisant, buvant et fumant, devant leur boîte nuit.
Direction plein sud vers Lannemezan, la plaine de la Garonne et la fraîcheur de la nuit donnent un tempo plutôt rapide. Le groupe s’étire déjà. Un randonneur (Francis) sur un vélo étonnant, nous laisse filer.
Le passage dans la nuit noire de ces feu-follets est ponctuellement signalé par les aboiements de chiens, étonnés, mais faisant bonne garde.
La région de Lomagne nous gratifie d’une généreuse et surprenante odeur d’ail.
Au petit matin, dans le Gers, la première lumière du matin pose sur les champs de lin en fleurs des touches de couleurs d’un bleu magnifique. Beau tableau. Pas le temps de prendre une photo, dommage.
C’est un réel plaisir de rouler de nuit.
Premier contrôle, premières collations à Boulogne-sur-Gesse (Km 120) l’église est remarquable.
Francis nous double salué par des plaisanteries amicales. Son vélo me paraît lourd.
Déjà le profil des Pyrénées se rapproche avec sa barrière de nuages !!!
A Lannemezan (Km 160) le trajet adopte une tangente vers l’ouest direction Bagnères avec l’entrée dans la succession des bosses du piémont qui chauffent vite les muscles.
Trois secondes pour admirer l’abbaye d’Escaladieu dans la petite vallée du Luz et nous attaquons la première difficulté « l’escalade vers Dieu… » 7 km bien pentus. Le groupe s’étire et à moitié col apparaît le Pic de Midi couronné d’un nuage, trop beau, je m’arrête 30 secondes pour la photo (et je récupère).
Bagnères (Km180-13h) c’est la pause repas d’environ 45mn bien appréciée devant la photo d’un coureur du tour en haut du Tourmalet (Francis devant la photo). Chacun évoque des souvenirs. Je suis un des rares du groupe à ne pas avoir gravi ce géant mythique, on verra en 2016….
Départ vers Lourdes (le pot de chambre de la France d’après notre ami de club Daniel) et sa bénédiction. Des trombes d’eau et ça durera trois bonnes heures (on ira au paradis direct). Ce mauvais temps avait reformé le groupe, qui roulait avec prudence, et recréé une solidarité réconfortante.
La pluie nous accompagnera jusqu’à la petite citadelle de Navarrenx en Béarn (Bonjour Henri IV), et une pause salutaire au pied des remparts.
Tout le monde a alors en tête le gîte qui nous attend à Tartas, à 80 km, tout près !! Il suffit de remonter vers le nord de traverser la Chalosse, franchir les vallées des Gaves (Ossau, Oloron, Pau) puis de l’Adour mais avec des raidillons qui ont fait très mal dans les jambes. C’était la surprise du chef.
Et puis soudain le Miracle !! Un panneau Cahors, serais-je arrivé ? Petit hameau qui existe bien dans la vallée du gave de Pau, mais sans le Pont Valentré (ouf), et enfin Tartas à21h30 (km 360) avec au gymnase accueil très sympa par le club local (douche repas repos).
Après quelques heures de repos, nouveau départ, (4h du matin) nouveaux paysages. La platitude les Landes la nuit, à vitesse plus réduite, au petit matin la platitude, la droiture, la longitude, la lassitude des Landes, l’impression de ne pas progresser. Un passage peu apprécié de tous.
J’ai pu discuter avec Francis sur son un vélo-camping avec lequel il fait des diagonales. Il garde un très bon souvenir du 400 de Cahors, et de la soupe servie dans la nuit froide par Roland et me demande de passer le message. Il transmet aussi son bonjour à Daniel.
Tout le groupe, fatigué de la veille, s’est alors aligné sur sa vitesse et sa régularité, sur sa sagesse en somme. Elle nous a amenés ainsi jusqu’au Lot et Garonne, puis Auvillar sur son piton et Montauban.
Le pot de l’amitié a fini de graver ce qui restera pour moi un grand souvenir, sans pour autant avoir trouvé la réponse à ce qui nous fait partir, avancer, tenir, durer sinon peut être la raison de partager une petite aventure humaine avec ceux qui ont la même passion.
Merci au Véloce pour la bonne organisation de ce brevet.

Texte et photos Alain Gros, bicycliste à CahorsCycloTourisme.