Pâques en Périgord 2019
A l'invitation du CODEP de la Dordogne (assisté des clubs de l'Union Cycliste Bergeracoise, du Cyclo Périgord Pourpre Evasion, du Cyclo détente Lamonzien et de l'association Occitane de Cyclotourisme Bergerac-Montbazillac) , des centaines de cyclotouristes se sont retrouvés durant ce long week-end pascal pour découvrir les richesses du bergeracois. Bergerac, ville moyenne de 27 000 habitants (85 000 pour l'agglo) est elle même riche en patrimoine, avec ses quartiers anciens, ses musées liés au tabac et également à la batellerie.
Samedi 20 avril : "De Bastides en abbayes" :
Aujourd'hui les 4 "cyclos" cadurciens présents vont découvrir le superbe patrimoine architectural régional que réserve la visite des bastides que nous aurons l'occasion de traverser lors de notre journée. Daniel A., moi-même et mon épouse roulerons de conserve, Jean-Pierre C. faisant son parcours individuellement.
Le relief, doux du départ, permet de maintenir une belle allure qui nous conduira tout d'abord à Issigeac, belle cité médiévale avec ses vieilles ruelles et venelles, ses demeures à encorbellement, sa curieuse maison champignon. Après un petit tour de ville, nous reprendrons la route vers Naussannes, lieu de convivialité, où nous ferons un petit arrêt, avant d'entamer un relief beaucoup plus ardu, qui nous conduira à Beaumont du Périgord, bastide royale anglaise avec une majestueuse église fortifiée. Après avoir parcouru les belles ruelles de la cité, nous allons nous diriger vers Monpazier
autre bastide haut perchée. Mais auparavant, nous aurons à grimper la "douloureuse" montée vers Sainte-Croix-du Mont et sa très belle église (où nous croiserons une course équestre), avant d'entamer un long plateau, puis en vallée, et enfin atteindre "la plus belle des bastides". La cité de Monpazier est particulièrement bien conservée, avec sa vieille halle aux grains, tout de bois, place des cornières. Les vingt kilomètres qui vont suivre, sans être difficiles, sont sans intérêt, sans la moindre curiosité qui aurait pu nous arrêter, et vraiment monotones.
L'arrivée à Bouillac va nous surprendre, car changeant d'orientation, c'est une montée bien difficile que nous aurons à franchir, qui sera suivie d'une autre tout aussi ardue, avant de nous retrouver à Cadouin, bourg pittoresque avec sa splendide abbaye. Nous passerons ensuite la bastide inachevée de Molières à laquelle on accède par une sévère montée, et ensuite nous rejoindrons les bords de Dordogne, en longeant son canal latéral près d'une autre bastide, Lalinde. Le passage à Couze-et-Saint-Front rappelle le riche passé industriel du lieu (lié à la papeterie), avant de nous rendre à Mouleydier (et ses 6 écluses successives). Mouleydier, qui nous laissera un souvenir "cuisant", tant la montée qui suit est difficile. Bien heureusement, les quelques kilomètres qui suivent pour rejoindre la permanence sont particulièrement doux. 135 km de bonheur.
Dimanche 21 avril : "Sur les pas de la guerre de Cent ans" :
Après une bonne nuit de repos dans un douillet hôtel, Daniel, moi-même et mon épouse sommes "fins prêts" pour cette deuxième journée en terre périgourdine. Aujourd'hui, nous sommes sur les traces de la guerre de cent ans, débutée ici en Guyenne en l'an 1345. Nous ne pourrons en évoquer qu'un vague souvenir, tant il n'existe que peu de lieux consacrés à ce siècle d'horreurs.
Tout d'abord, les trente premiers kilomètres qui nous conduisent au Fleix, sont tracés sur de petites routes planes qui "ondulent" au milieu des champs aux couleurs "jaunes vifs" du Colza. A cet endroit, Daniel continuera par un parcours adouci, et nous mêmes irons affronter les forts pourcentages de la "côte du petit Tourmalet" (ainsi nommée par ici), redoutable montée de plusieurs kilomètres. Tout en haut les premières vignes du bergeracois apparaissent (notamment celles du Clos Pécharmant).
Ce sera ensuite un circuit en "montagnes russes" (en passant également dans le vignoble girondin AOC de Duras) qui conduira au point convivialité de Monestier, après un passage à Sainte-Foy-La-Grande. Après un bref arrêt, nous nous dirigerons
vers la très belle bastide du XII siècle d'Eymet (toujours par un relief très tourmenté). Il fait bon flâner dans ce village particulièrement riche en patrimoine, avec ses maisons à pans de bois, sa place centrale avec sa fontaine en pierre. Nous rencontrerons ici, bien des amis, tels les cyclos de la région toulousaine bien connus dans notre ligue, ainsi que Lulu et son homme, et la plus corse des cadurciennes.
Nous déjeunerons en ce splendide lieu, avant de reprendre la route, semée d'embuches, avec dès notre départ la "terrible" montée de Rouquette, puis nous rentrerons dans les vignobles de
Montbazillac, au détour des villages de Sigoulès et Pomport (église fortifiée). Dans la descente, qui nous amènera à nouveau dans la vallée, nous passerons par le "tertre de Moncuq", lieu où paraît-il débuta la guerre de cent ans. Les quelques kilomètres restant vers notre hôtel seront bien faciles au regard de ce qui nous as été "servi" aujourd'hui. Nous y retrouverons, Daniel, rentré un peu plus tôt, après un périple de 115 kilomètres.
Lundi 22 avril : "De la forêt à la vigne" :
Le thème de la journée est bien choisi, tant nous allons "cycler" pour la première partie du grand circuit en forêt, traversant les villages forestiers de Lunas, Bosset, Fraisse, Monfaucon, tous sis au milieu de feuillus variés et de bois de conifères. Daniel, bien remis des efforts de la veille nous accompagne. Après une dizaine de kilomètres faciles, nous atteindrons le plateau à Lunas, et ensuite ce sera une succession sans fin de petites routes en "tôle ondulée" et cela jusqu'au village du Fleix situé au kilomètre 37. Nous atteindrons ensuite le point de convivialité de Lamonzie par de larges routes de campagnes peu accidentées. La suite sera d'un autre "tonneau" (en référence au célèbre vin liquoreux qui nous attend), car l'accès aux villages de Sigoulès, Pomport et enfin Montbazillac se mérite. Ce sera une succession de multiples montées, souvent bien
longues, toutes aux alentours de 7 à 10 %, qui se présenteront à nous, pour accéder aux villages du montabazillacois. Après un bref arrêt au château de Bridoire situé sur la commune de Ribagnac (joyau médiéval de la renaissance classé aux monuments historique) où se déroule une fête, il faudra se hisser au point haut de la journée, dans le village de Montbazillac, haut lieu de ce vin liquoreux qui accompagne nos repas où le foie gras est "maître".
Ainsi s'achève notre séjour au cœur du Périgord, qui fut pour nous "peuplé" d'intenses émotions.
Texte et photos : Guy F. et Daniel A.
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