Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle

Publié le par Cahors CycloTourisme

 

De Cahors à St Jean Pied de Port en VTT

 

Texte et Photos : Bernard Laborderie

 

Du lundi 4/10/210 au samedi 9/10/2010 : 437 km parcourus en 6 étapes

 

Participants vététistes : Jean-Pierre Pauzie, Jean-Pierre Dubois, Gérard Courpet, Bernard Laborderie

 

Accompagnatrices : Monique Pauzie et Marie-France Laborderie

 

Logistique (parcours et hébergement) : CAP LIBERTE

 

Location du minibus : Cyclotouristes Cadurciens

 

Etape 1 - Cahors - Durfort-Lacapelette

 

65 km - départ : 9h/ arrivée : 16h.

 

15.JPGMalgré l’orage de fin de nuit, nous nous sommes retrouvés au parking St Georges avec une belle éclaircie. Nous avons rejoint directement, par le Bartassec, le gîte des Mathieux, sur la route qui monte à Trespoux par La Coronelle.

Le passage par la Croix Magne n’apporte rien car l’accès ne peut se faire que par la route goudronnée avec une pente très raide, qu’il est difficile d’appréhender dès le départ. Au gîte des Mathieux, nous avons emprunté le premier chemin de terre pratiquement jusqu’à Montcuq avec très peu de goudron.

Sur le chemin escarpé et caillouteux qui grimpe, dans la colline, au-dessus de Lascabanes, JPD a crevé sa roue arrière, un premier incident qui nous a permis de récupérer un peu des efforts précédents.

Malheureusement la pluie nous a rattrapé peu avant Montcuq et ne nous a pratiquement plus quitté jusqu’au terme de la première étape. Le Quercy Blanc est très difficile par temps humide car la terre colle et rend certains passages difficiles.

Notre première halte s’est faite à Lauzerte où nos accompagnatrices nous attendaient. C’est couverts de boue que nous avons sorti nos sandwiches du sac à dos. Le départ de Lauzerte s’est fait sous la pluie et par chance (nous ne l’avons pas fait exprès) nous avons rejoint Durfort-Lacapelette par la route.

C’est seulement dans ce village que nous avons retrouvé le chemin de St Jacques pour rallier le gîte de St Martin. Notre premier travail a consisté à laver les vélos couverts de boue. Seulement après, nous avons pu apprécier la douche. L’accueil a été excellent, les chambres spacieuses et confortables et la restauration suffisante.

 

Etape 2 - Durfort-Lacapelette - Lectoure

 

76km – départ : 9h05 / arrivée : 18h15

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La météo que nous avions vue à la télé la veille nous a rassurés. En effet après une bonne nuit et un bon petit déjeuner, nous avons enfourché nos VTT, pour repartir dans le brouillard. Nous roulons d’abord sur du goudron, puis des chemins pour atteindre la ville de Moissac.

Premier arrêt pour visiter l’abbaye et son cloître. Nous avons ensuite longé le canal du midi pour rejoindre Malause. Mais c’est dans ce village que notre parcours a connu ses premières difficultés dans l’interprétation de la lecture descartes et du balisage (nous étions des néophytes sur les GR, mais cela a été une bonne leçon). Donc après plusieurs kilomètres de difficultés, sur des chemins herbeux et escarpés, nous nous sommes aperçus que nous revenions vers Moissac. Heureusement le ciel était magnifique et le soleil nous réchauffait.

Nous avons décidé de nous restaurer sur un point de vue dominant la vallée de la Garonne avec son estuaire du Tarn. Retour vers le canal du midi que nous avons quitté pour monter sur Auvillar, magnifique village fortifié avec ses halles rondes et sa porte tour.

Après un petit détour par le cimetière de Bardigues, où Jean-pierre Pauzie s’est recueilli sur la tombe de son oncle, nous avons pénétrés dans le Gers avec ses monts et vallées et ses espaces cultivés à perte de vue.

Après plusieurs toboggans nous atteignons enfin Lectoure et son majestueux clocher. L’erreur de Malause nous a fait faire une bonne dizaine de kilomètres en plus et surtout entre 1 heure et 1 heure et demie de plus de VTT (quand on aime on ne compte pas).

Les retrouvailles avec nos accompagnatrices ne sont pas évidentes car nous avons du mal à situer l’adresse de l’hôtel. Enfin nous voilà à destination devant un bâtiment qui paraît être à l’abandon, mais heureusement que nos gentilles compagnes ont pensé à nous acheter des bières qui nous requinquent un peu.

Effectivement la déception à l’arrivée se confirme. Hôtel assez vétuste avec une literie moyennement confortable, la restauration est identique à la veille avec des cuisses de poulet (du Gers élevés en plein air) mais accompagnées de petits pois.

Nous arrosons tout de même ce repas avec plusieurs bouteilles de vin à la surprise du tenancier. Afin de faciliter la digestion, nous avons décidé (sauf 1 : JPP) de revenir au centre de Lectoure. O surprise, nous avons trouvé ville morte et sommes rentrés bredouilles.

 

Etape 3 - Lectoure - Eauze

 

69km – départ : 9h10 / arrivée : 17h

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Après une petite nuit et un petit déjeuner ‘simpliste’, mais avec une journée qui s’annonce très belle nous repartons en direction d’Eauze. Nous empruntons des petits chemins agréables mais le relief est bosselé et nous arrivons en vue de La Romieu où nous découvrons sa superbe collégiale.

Nous évitons le village pour nous diriger directement sur le village de Castelnau sur l’Auvignon, où nous admirons les vestiges d’un château ainsi qu’un monument dédié aux résistants de la dernière guerre.

Nous atteignons ensuite Condom où nous retrouvons nos accompagnatrices pour le casse-croûte de midi, pour la première fois depuis le départ de notre raid. Après avoir pris quelques photos en compagnie des quatre mousquetaires dont les statues trônent devant la cathédrale, nous rejoignons le minibus pour un réconfortant petit buffet, au bord de la Baïse.

Peut-être est-ce le petit verre de vin qui nous a fait hésiter pour retrouver notre chemin de l’après-midi ? La campagne devient un peu plus douce, mais le soleil est bien présent et les raidillons toujours aussi durs.

Nous arrivons dans le village de Montréal où à nouveau nous retrouvons nos compagnes, sans nous être donné rendez-vous. La chaleur et la fatigue nous imposent un arrêt plus long que d’habitude et nous en profitons pour bavarder avec un couple de jeunes pèlerins, en voyage de noce, parti du Puy mi septembre et espérant atteindre Santiago mi novembre.

Bernard enfile le sac à dos de la jeune fille, mais décide de continuer à VTT (le sac fait 18 kg : ça vous met les épaules à l’envers). NDLR : Il faudra expliquer à notre ami D’Artagnan qu’une jeune femme en voyage de noce n’est plus une jeune fille mais une femme mariée.)

Peu après ce village nous rentrons dans le vignoble gersois – AOC vins des coteaux de Gascogne, dont est issu le Tariquet – et bavardons un instant avec des viticulteurs en pleine récolte, avec de superbes machines.

Pour terminer ,nous empruntons, sur plus de 10 km, une ancienne voie ferrée désaffectée qui nous amène à l’entrée de la ville d’Eauze.

Nous nous dirigeons vers le centre ville, place de la cathédrale, et là nous nous installons à la terrasse d’un café pour boire un bon demi (même deux pour certains). Le propriétaire est charmant et prend son temps pour bavarder avec nous.

Nous rejoignons ensuite notre hôtel où nous attendent nos accompagnatrices. Comme tous les jours nous faisons un résumé de notre journée, par mail, à notre famille et aux amis. Ce jour là ce petit compte-rendu a été fait dans un autre restaurant de la ville, où certains ont dégusté le floc de Gascogne.

Le repas du soir a été très correct et nous avons abandonné les cuisses de poulet pour du magret de canard. Après ce succulent petit repas, nous nous sommes dirigés à pied au centre ville - beaucoup plus vivant que celui de la veille- pour déguster des glaces ou cocktails à la terrasse du café de ce charmant village gersois.

Mais le repas n’ayant pas rassasié, semble-t-il, notre ami Gégé, celui-ci pris un steak frites, avec une viande succulente. NDLR : Gégé fait honneur à son maitre Porthos.

 

Etape 4 - Eauze - Miramont de Sensacq

 

 

 65km – départ : 9h25 / arrivée : 17h

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Après une bonne nuit et un excellent petit déjeuner, nous allons à la rencontre de nos chers VTT qui nous attendent dans la remise de l’hôtel. Mais surprise les roues arrières des VTT de JPP et de Bernard sont dégonflées.

Au travail pour remettre tout en état de marche ! le départ en est un peu retardé mais nous nous consolons avec la belle journée qui se profile.

Le début de la matinée est très roulant et les kilomètres défilent assez rapidement. Les chemins sont agréables. Après Nogaro, nous sommes un peu perdus (et nous ne sommes pas les seuls), le balisage est absent à l’intersection des chemins et nous oblige à retourner sur nos pas pour vérifier que nous n’avons pas manqué un carrefour.

De nouveau sur le bon chemin, nous poursuivons jusqu’à la rencontre avec nos fidèles accompagnatrices qui avaient fait le marché avant de nous retrouver. Nous apprécions cet arrêt où la diversité du menu nous fait oublier sans problème les sandwichs tirés du sac.

D’ailleurs, d’un commun accord, nous avons décidé de garder cette formule jusqu’au terme de notre raid. Nous repartons sous la chaleur et avant d’arriver à Aire sur Adour, dans un petit village, la rencontre avec « 4 pèlerines » auraient pu tourner au miracle.

Tout peut arriver sur les chemins de St Jacques. NDLR : Alexandre Dumas se serait retourné dans sa tombe !).

Enfin Aire. Dure, dure, la traversée de la ville où, pour retrouver notre chemin, nous sommes obligés de grimper une côte à fort pourcentage sur plus d’un km.

Heureusement la suite est plus facile,même si parfois il faut encore mettre la petite plaque. Nous voilà arrivés au gîte du Domaine du Bos. Première impression, très rassurante devant les bâtiments superbement rénovés.

Les dames qui étaient arrivées avant nous, nous ont fait l’éloge de ce gîte d’étape. Nous avons découvert, en effet, des chambres superbement spacieuses et magnifiquement meublées. La salle de restaurant, à l’identique, où un copieux repas nous fut servi. Le maître des lieux n’oubliant pas de maintenir nos verres pleins.

Pour ceux qui avaient la chance d’avoir leur épouse avec eux, pas le temps de s’éterniser dans de si magnifiques lits ….. nos VTT nous attendaient pour poursuivre notre route.

 

Etape 5 - Miramont de Sensacq - Navarrenx

 

84km – départ : 8h50 / arrivée : 17h

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Nous quittons ce beau Domaine du Bos pour prendre d’abord une route goudronnée, mais qui ne dure pas car déjà nous devons faire l’ascension vers le village de Pimbo par de petits sentiers très raides.

Une villageoise, nous voyant avec nos montures, nous conseille de suivre la route car le sentier qui redescend dans la vallée est très dangereux, même pour les piétons. Recommandation superflue car le balisage nous amène en fond de vallée par la route. Tant mieux.

Nous passons devant de grandes étendues d’eau qui donnent de la fraîcheur et de l’humidité au sol. Les chemins empruntés sont toujours vallonnés et, surprise, pour atteindre le village de Castillon où, là, une route goudronnée présente un pourcentage d’au moins 15 à 18 %. Tout à gauche…et encore. Une descente à nouveau et encore une nouvelle montée pour arriver au village d’Arthez-de-Béarn où nous avions donné rendez-vous à nos chères et tendres intendantes.

La pause casse-croûte s’est faite sur une petite place devant l’église où nous dominions la vallée du Gave de Pau. Ces dames nous confectionnaient, de mieux en mieux, de succulents petits plats. La chaleur se faisait de plus en plus sentir et nous autorisait à nous dévêtir. 

Mais il fallait se rendre à l’évidence : le final de l’étape était encore loin. Nous rejoignons le Gave de Pau et une petite erreur d’aiguillage nous a fait emprunter une route à grande circulation sur 2 kilomètres (aller/retour). Nous roulons maintenant sur des chemins au milieu des maïs. Mais nous devons franchir une colline, heureusement ombragée et nous n’avons aucun scrupule à poser pied à terre et à gravir ces hectomètres en poussant le VTT. Ensuite les chemins et les routes se succèdent, mais avec toujours des grimpettes où le tout à gauche s’impose.

Le final depuis Sauvelade jusqu’à Navarrenx n’est pas une partie de plaisir. Un bar à l’entrée de Navarrenx nous redonne plaisir à la vie en rêvant d’un bon demi bien frais dans un verre transpirant de fraîcheur. Déception, après nous être installés à une table, le serveur se fait attendre et sa conduite nous incite, sans hésitation, à quitter les lieux.

Nous nous dirigeons vers un autre bar du centre ville. Au bout de la rue se situait notre hôtel (un logis…et non de France) où nos compagnes nous attendaient en dégustant une boisson rafraîchissante. Hôtel très ‘clean’, à l’intérieur entièrement rénové.

Après une douche revigorante, Bernard s’est empressé de faire quelques achats pour récompenser nos fidèles accompagnatrices. Après le dîner, nous avons entrepris une petite balade nocturne autour des remparts. La nuit fut calme et le petit déjeuner en mode self nous redonna des forces pour prendre le départ de notre dernière étape.

 

Etape 6 - Navarrenx - St Jean-Pied- de-Port

 

78km – départ : 8h45 / arrivée : 17h

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Cette étape étant plus longue et vraisemblablement plus accidentée, nous avions décidé d’avancer notre départ. Nous avions également pris la sage décision de nous arrêter à St Jean Pied de Port et non de poursuivre jusqu’à Roncevaux, comme initialement prévu au programme.

Nous avions été trop optimistes dans nos capacités a avaler des kilomètres. Cette décision avait d’ailleurs été prise depuis 2 ou 3 jours suite à nos performances.

Avant de filer sur le chemin, nous avons immortalisé ce départ, avec une photo devant la porte des remparts. Nous filons à travers la campagne béarnaise pendant quelques kilomètres, en empruntant routes et chemins et dans un sous bois, une magnifique biche nous coupe la route. Sur le haut des collines, perchées sur les plus grands chênes, de véritables cabanes attendent les chasseurs pour le passage des palombes.

Nous filons vers le ruisseau Saison, en évitant de prendre le raidard qui monte au château de Montgaston. Et nous voilà dans le pays basque reconnaissable bien sûr à ses prairies verdoyantes, mais aussi à ses maisons blanches aux volets rouge.

Après une série de toboggans, nous sommes au pied d’un chemin creux qui serpente dans la collineSt_Jacques_085.jpg et qui est infranchissable à VTT, car c’est un véritable escalier. Au sortir de ce chemin, nous arrivons sur petit plateau où est plantée la stèle de Gibraltar, point de rencontre de 3 chemins. Les photos s’imposent. Nous enfourchons nos VTT pour prendre un chemin qui monte en haut d’une autre colline. Mais surprise, la roue arrière du vélo de JPD est à plat. Le deuxième incident en cours de route depuis notre départ.

Après réparation, nous escaladons ce chemin taillé dans la roche. Tout à gauche, mais pas pour longtemps, car certains abdiquent de poursuivre cet effort.

Tout en haut de la colline, une petite chapelle est plantée à la mémoire des pèlerins. Nous bavardons un instant avec un pèlerin assis sur un banc et qui se restaure avant de poursuivre sa route. Il est parti du Puy et souhaite arriver à Santiago.

St_Jacques_089.jpgLe ciel est gris et semble toucher les sommets. Si les montées sont rudes, les descentes ne sont pas mal et il est important de bien regarder où on met sa roue avant pour éviter la chute. Nous nous dirigeons vers le village d’Ostabat où nousattendent nos suiveuses. Mais avant d’arriver sur la place du village, le passage dans le lit du ruisseau empierré est une merveille d’acrobatie.

Nous ne sommes pas les seuls dans ce village, car dans un local à proximité, des jeunes semblent être là pour faire la fête. Qu’à cela ne tienne, nous étalons sur le muret nos petits plats et notre cubi de vin. Le gris du ciel devient plus menaçant.

Nous repartons pour notre dernière étape. La pluie commence à tomber. Nous continuons car St Jean pied de port n’est plus très loin. Nous croisons des petits chevaux sur la route, des potiocks, que nous photographions.

Les derniers kilomètres se font sur la route et nous voilà à la porte St Jacques à l’entrée de la vieille ville de St Jean Pied de Port.

Notre raid est terminé et nous sommes heureux de cette semaine. Rendez-vous est pris pour 110.JPGpoursuivre le chemin l’année prochaine. Nous rangeons les VTT dans le minibus et nous nous dirigeons vers l’hôtel à Roncevaux, par la route qui passe au col d’Ibaneta. Il pleut et il fait froid.

Nous déchargeons les affaires pour la nuit et avant le dîner de 21h00, nous arrosons ce final avec une bonne coupe de champagne et en offrant un petit cadeau à nos charmantes dames.

Le dimanche matin nous repartons sous la pluie en direction de Cahors. Une halte, à midi, s’impose à Hagetmau, où nous continuons nos petits casse-croûte improvisés.

Avant de nous séparer, nous terminons la soirée chez Gégé où Odile nous a préparé un excellent petit repas.

Publié dans Séjours et voyages

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M
<br /> <br /> Bravo à toute l'équipe pour cette belle sortie de pur cyclotourisme.<br /> <br /> <br /> mjc<br /> <br /> <br /> <br />
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