Une journée dans le Périgord
A l'invitation de nos amis Périgourdins, Marie-Ange et Claude, que nous retrouvons toujours avec un immense plaisir, ce mercredi 24 mai, nous allons découvrir d'autres paysages, inconnus par la plupart d'entre nous. Ils nous avaient concocté un très beau trajet sur leurs belles petites routes et nous ont fait découvrir la richesse de leur patrimoine, de leur culture et de leurs paysages tout au long de cette journée bien ensoleillée.
Nos premiers coups de pédale nous amènent rapidement au village d’Urval pour découvrir la première curiosité de la journée : le four banal qui date du XIVème siècle. Témoin du monde féodal, il rappelle les « banalités » dont devaient s’acquitter ceux qui utilisaient ce four, possession du seigneur. Si cette redevance seigneuriale a disparu, ce four continue de fonctionner une fois l’an, pour la fête du village. Nous ne partirons pas du village sans avoir admiré l’église du XIIème siècle.
Une bien belle côte au milieu des bois nous amène au village de Cadouin où, surprise, nous ne sommes vraiment pas seuls. Une vingtaine de McLaren entourent très rapidement nos modestes petits vélos.
Mais qu’à cela ne tienne, nos yeux sont tout de même attirés par la belle abbaye Notre Dame de la Nativité, ancien monastère édifié en 1115. Elle conserve encore l’ensemble de ses bâtiments : église abbatiale, cloître et partie commune. Sur les conseils de Marie -Ange nous reviendrons très certainement visiter le cloître, un chef d’oeuvre de l’art gothique flamboyant, classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Un regard sur la halle , une visite au lavoir et nous voilà en train de grimper notre deuxième côte de la journée qui devait nous amener à la bastide de Molières.
Mais c’était sans compter sur nos fameuses McLaren et leurs conducteurs qui, faisant un rally, ont cru bien plus prudent de faire fermer certaines routes dont la nôtre !!! Ni une ni deux, demi tour, la pente plus vite descendue que montée, un deuxième passage devant notre beau lavoir de Cadouin qui vaut certes le détour, et nous prenons la grande route pendant quelques kilomètres pour rejoindre Lalinde, notre prochaine étape.
Après le passage du pont sur la Dordogne nous pouvons admirer la petite église et nous diriger vers le canal de Lalinde, latéral à la Dordogne et long de 15kms. Créé par les hommes pour contourner un obstacle de la nature, il était voué à servir la batellerie. Vaincu par le chemin de fer et la route, celui-ci finit par être condamné. Il est toujours là, inutile, stagnant à l’ombre de ses platanes. C’est un témoin précieux de l’époque où la Dordogne vivait au rythme de ses bateaux.
C’est après avoir longé la halle de Lalinde que nous rejoignons notre lieu de pique nique à Mauzac par une belle petite route qui longe la Dordogne.
Nous admirons en passant le barrage qui a été construit pour alimenter la prise d’eau du canal et la passe à poissons, un nouvel édifice inauguré en septembre 2022 et qui permet aux saumons de franchir l’obstacle du barrage, et de retrouver leur Dordogne natale après un passage dans l’océan.
Bien repus et bien reposés, après quelques kilomètres, nous nous retrouvons sur le magnifique belvédère du cingle de Trémolat.
Après un long moment à apprécier la beauté et la quiétude du lieu, nous voilà devant la belle abbaye de Trémolat. Une architecture impressionnante, et surtout de beaux jardins aménagés sur l’ancien cloître retiennent notre attention.
Mais il faut bien continuer et sur les conseils de Marie -Ange et Claude, nous rejoignons Paunat pour découvrir une autre abbaye au milieu de nulle part, moins connue paraît-il, mais peut être toute aussi majestueuse où nous pouvons apprécier la quiétude naturelle du lieu.
Un regard sur le petit lavoir dans le coin en arrivant, une visite à la baccade à cochons (endroit où l’on préparait « la baccade » qui permettait d’engraisser les cochons) et nous voilà partis vers Limeuil.
Une dernière rude montée nous a permis de monter au belvédère pour admirer le cingle de Limeuil, avant de descendre au village qui se trouve au confluent de la Dordogne et de la Vézère. Classé parmi « les plus beaux villages de France », il est l’archétype de la cité médiévale et vous l’aurez compris, à visiter absolument lors d’un prochain passage.
Mais pour l’heure, il nous faut quand même penser à rejoindre notre point de départ qui se trouve maintenant à une dizaine de kilomètres. Un dernier arrêt à l’église de Coux et son clocher mur du XIIème siècle, une vue lointaine sur le château de Siorac et nos derniers coups de pédale nous ramènent gentiment chez Marie-Ange et Claude.
Un petit moment de repos, des rafraîchissements bienvenus, les dernières parts de gâteaux qui nous restaient du matin, et nous reprenons le chemin de Cahors, des étoiles pleins les yeux.
Il ne nous reste plus qu’à remercier chaleureusement nos hôtes pour leur accueil, leur gentillesse et leur dévouement tout au long de cette magnifique journée. A bientôt sur nos routes lotoises, ou autres, ce sera toujours avec beaucoup de joie.
Texte : Manet B.
Photos : Manet B., Guy F.