Notre Fédération - 10

Publié le par Cahors CycloTourisme

Extrait du memento "Unité Histoire - FFCT 2007" publié avec l'aimable autorisation de la FFCT
 

1950 : intégration officielle du cyclosport dans la FFCT
André Poge succéda à Lambert à la présidence. Il avait derrière lui une longue carrière de dirigeant de club et de ligue à la FFSC, il avait rejoint Charles Antonin à la commission de Cyclotourisme de la FFC sous le gouvernement de Vichy, avait fait partie du Conseil d'administration de la première FFCT, puis après la Libération avait été vice-président d'Antonin et enfin de Lambert.
Les principales questions débattues lors du congrès de 1950 furent l'introduction du vélo à moteur dans la FFCT-qui fut rapidement repoussée - et celle du cyclosport. Sur ce point, les opinions étaient partagées. Les provinciaux s'y montraient dans l'ensemble hostiles. Beaucoup de clubs de la ligue Ile-de-France - qui comptait le quart de l'effectif fédéral - y étaient fortement favorables. Ils avançaient que cette activité attirait des jeunes, dont nous avions besoin, lesquels seraient plus tard de paisibles cyclotouristes (l'avenir leur donnera raison). Au sein du Conseil, le secrétaire fédéral Devèze jugeait lés épreuves cyclosportives comme "des courses pures et simples qui n'ont rien du cyclotourisme", assorties d'esprit commercial et de publicité
  Un autre membre estimait au contraire : "Le moment est venu de se rendre compte que le sportisme est un phénomène inévitable et qu'il faut soit s'en séparer, soit faire bon ménage avec lui", et soutenait "la constitution du mouvement sportif en organisation autonome au sein de la FFCT". Pour mettre fin à la querelle qui revenait à chaque assemblée et pour maintenir l'unité du cyclotourisme, le président Poge proposa de supprimer l'Union fédérale des randonneurs, groupant les amateurs de brevets et de diagonales, et de créer une véritable structure cyclosportive sous forme de commissariat fédéral. Les statuts en furent adoptés par le Conseil et publiés. Poge accorda par ailleurs le patronage fédéral au "Tour de France cyclotouriste" 1950, une organisation privée à la participation hétéroclite : cyclosportifs, anciens coureurs, cyclotouristes, cyclomotoristes. La création du commissariat UCF ramena la paix. En 1953, il sera délivré 1360 licences cyclosportives, soit plus de 10 % de l'effectif.

Les Foyers d'étape, une idée généreuse et ambitieuse
Roland Sauvaget proposa de développer un réseau de Foyers d'étape. C'était la reprise des cyclo-relais d'avant guerre qui avaient continué très modestement après 1945 dans le Nord sous le vocable: Foyers Maurice Jérôme. Il partait de la constatation que la FFCT manquait de jeunes, qu'elle ne faisait rien pour eux et qu'en conséquence ils rejoignaient le mouvement des Auberges de jeunesse. Créer sur les itinéraires fréquentés par les cyclotouristes des gîtes sommaires: un lit, une table, un réchaud, pour un prix très modique, permettrait aux jeunes gens - et aux moins jeunes aussi - de voyager à peu de frais. Cette initiative fut jugée excellente et adoptée. Elle démarra avec enthousiasme. On aménagea des locaux, on conclut des accords avec des structures existantes, notamment avec les Auberges de jeunesse, les Maisons des jeunes et de la culture, les Amis de la nature. De sorte qu'on comptait 60 foyers en 1952, il y en aura jusqu'à 90 en 1955. Ils connaissaient un beau succès sur la Côte d'Azur mais n'étaient guère fréquentés dans les autres régions. On s'aperçut que les utilisateurs, le plus souvent, n'étaient pas membres de la Fédération.   Lorsque vint la désaffection du vélo et la baisse des effectifs, les Foyers d'étape disparurent par manque de fréquentation, de moyens et de responsable fédéral malgré la volonté de les maintenir.
En 1950, la Fédération avait presque doublé ses membres et ses sociétés depuis 1946, tous les espoirs étaient permis. On assista en quelques années à une floraison de randonnées un peu partout sur des bases à la fois touristiques et sportives, avec carte de route et médaille. Un bon exemple en fut la Randonnée des crêtes cévenoles : 255 km dans la journée, au départ de Nîmes; elle promenait les participants - qui se débrouillaient pour le boire et le manger - dans les cols des Cévennes voisines, peu connus et d'une beauté sauvage, sur des routes pas toutes goudronnées. À partir de 1951, Maurice Roche mit en place et peaufina le Brevet des provinces françaises, qui s'affirma sans tapage la réalisation la plus positive des années 50-55. On créa aussi le Voyage itinérant.
FFC : Fédération française de cyclisme
FFCT : Fédération française de cyclotourisme
FFSC : Fédération française des sociétés de cyclotourisme
UCF : ??
 

Publié dans FFCT Ligue Codep

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