Notre Fédération - 12
Extrait du memento "Unité Histoire - FFCT 2007" publié avec l'aimable autorisation de la FFCT
La crise de 1954 | ||
Un incendie survint début janvier 54 dans une salle située sous les bureaux de la Fédération, qui ne furent que très peu touchés. Aucun document ne fut perdu, mais il fallut déménager (et on en profita pour faire un "gros ménage" des archives, hélas !). Le nouveau siège, situé non loin du précédent, au 66, rue René Boulange; nécessita des travaux. La Fédération aménagea bientôt dans des locaux devenus "agréables et confortables". En 1954, la tombe de Vélocio se trouvait dans un triste état. Le Conseil décida de prendre en charge son entretien. Maurice Roche signalait que le BCN comptait 3 000 engagés et le BPF 300. La sécurité routière était toujours suivie de près par Morgenstern, et Monbeig s'occupait efficacement des questions d'assurances. Le fanion fédéral continuait son voyage à travers la France. Les commissions, avec des responsables motivés, sérieux et jouissant de la confiance du Conseil d'administration, fonctionnaient bien. Sauf celle du docteur Ruffier qui prêchait dans le vide pour le contrôle médico-sportif. Au siège, le vice-président parisien Philippe assumait l'essentiel du travail. Lui et le secrétaire administratif Mouazé étaient en relation par courrier avec le président Poge et le secrétaire Chouin qui se déplaçaient à Paris 5 à 6 fois par an pour assister aux Conseils d'administration. En juillet Poge s'inquiéta de "la situation délicate" dans laquelle se trouvait la trésorerie fédérale. La parution de Cyclotourisme, qui affichait déjà un million de francs de perte depuis le début de l'année, fut arrêtée au numéro d'octobre. La chute des effectifs, passés maintenant de 11 000 à 9 000, causait une baisse de recettes évaluée à 500 000 F. Les salaires des 3 employés du siège grevaient considérablement le budget fédéral. Le compte d'exploitation de l'exercice au 30 septembre laissait apparaître une perte de plus de 2 millions de francs et la Fédération n'avait plus d'argent pour honorer ses échéances, notamment les derniers versements à l'assurance. | Dans le même temps la direction générale des Sports nous refusait sa subvention habituelle pour des irrégularités de trésorerie et les dépenses trop au-dessus de nos moyens. La situation financière était particulièrement grave. Poge démissionna de la présidence le 12 novembre. Valadou et Mezoul prirent énergiquement les choses en main à Paris. Le Lyonnais André Arnaud se dévoua pour assurer l'intérim présidentiel. On multiplia les rendez-vous, et on racla les fonds de tiroir des commissions. Au congrès de décembre, Chouin défendit seul, courageusement, une gestion fédérale trop confiante et hasardeuse. En ce temps où l'on polémiquait beaucoup à la Fédération et autour d'elle, les congressistes furent exemplaires : devant la gravité de la situation, l'heure n'était pas à accabler les imprévoyances et les erreurs, mais à trouver une solution à la faillite imminente. Le docteur Ruffier osa proposer à nouveau une fusion avec la FFC, ce qui lui valut une réponse cinglante de Mezoul traduisant la réprobation de la salle. Henry Janot, président d'honneur de la ligue des Pyrénées, déjà âgé, lança une souscription nationale pour sauver la Fédération. Albert Bures, de Toulouse, demanda aux ligues d'avancer tout l'argent qu'elles pouvaient à la caisse fédérale. De partout en France. les oboles affluèrent, le Touring club artésien fit à lui seul une avance de 100 000 F. On put ainsi finir de régler l'assureur et peu à peu honorer les créances les plus pressantes. Le nouveau secrétaire général Mezoul écrivit alors : "Après de tels exemples, on ne peut plus douter de l'avenir du cyclotourisme et de sa Fédération". |
BCN : Brevet de cyclotouriste national
FFC : Fédération française de cyclisme