Notre Fédération - 14
Extrait du memento "Unité Histoire - FFCT 2007" publié avec l'aimable autorisation de la FFCT
1960 : un renouveau plein de promesses | ||
Le début des années 60 marque un renouveau dans l'histoire fédérale et le début d'une activité féconde liée à un engagement sans précédent de l'ensemble des dirigeants. L'accent fut mis sur le recrutement des jeunes: on créa le Critérium du jeune cyclotouriste (1961), les Premiers pas et la première randonnée (1962), les stages de formation de moniteurs à Vallon-Pont-D'arc (1962) et les stages de jeunes (1963). Ces efforts portèrent leurs fruits puisqu'en 1965, 30 % des membres fédérés avaient moins de 21 ans. Pour relancer la randonnée, ce furent de nouveaux Brevets fédéraux avec dénivellation (1966), les Raids mer-montagne (1966) selon le modèle, au début, des Diagonales, et les Brevets cyclo-montagnards (1966). Ces innovations correspondaient à un regain d'intérêt pour le cyclotourisme - oh ! encore bien léger - et le plein air. Elles permettaient de canaliser les énergies dans une autre direction que le cyclosport qui reprenait lui aussi vigueur et auquel les jeunes n'étaient pas insensibles : les grimpées chronométrées revenaient à la mode. Les effectifs commençaient à remonter. La guerre d'Algérie venait de finir et l'horizon était plus serein. Cependant, en 1965, le colonel Crespin, directeur des Sports, insista à plusieurs reprises pour une fusion FFC-FFCT. Creusefond exposa nos raisons contre cette alliance et, pour finit refusa fermement. En 1965 aussi, le bulletin fédéral ronéotypé prit prudemment un nouvel aspect : il fut imprimé. Cette transformation en vraie revue fut perçue comme un symbole fort. Désormais, Cyclotourisme s'améliorera constamment. Mises en valeur dans la revue, les activités anciennes et nouvelles ne cessaient de se développer : Pâques-en-provence recensa 800 participants en 1967, la Semaine fédérale 1 030 et le Critérium du jeune cyclo 846, pour un effectif fédéral de 7 797 membres. La Fédération comptait 53 clubs de Jeunes cyclotouristes qui seront transformés en Écoles de jeunes cyclos. Les cadres fédéraux se rajeunirent. La critique s'appliquant volontiers aux dirigeants, pour ne point être qualifiés de "bonzes" coupés de la base, plusieurs membres du Conseil d'administration, président fédéral en tête, effectuèrent en équipe une diagonale. Creusefond fut bien secondé par le vice-président Robert Combe et le discret mais efficace secrétaire Henri Harduin. Ayant œuvré en parfaite harmonie et camaraderie, toute l'équipe se retira à la fin de 1967, avec la satisfaction du devoir accompli. Elle laissait une Fédération à nouveau solide. | En 1968, Georges Bonnaud succéda à Creusefond. Charles Antonin, président d'honneur de la FFCT, mourut cette année-là. Il était resté symboliquement co-rédacteur en chef du Cycliste, mais entretenait des relations espacées et courtoises avec les dirigeants fédéraux ; il s'occupait de Pâques-en-provence à la satisfaction des cyclotouristes et sa renommée parmi eux demeurait grande. C'était un excellent photographe. Il n'avait jamais rédigé de récit de voyage mais il avait la plume facile pour parler du cyclotourisme. On créa à sa mémoire un prix photo-littéraire : le Prix Charles Antonin. Jacques Faizant, membre du Conseil d'administration, fit dans les médias une excellente propagande pour le cyclotourisme. Bonnaud mourut brutalement en novembre 1969. Conséquence du creux des années 50, la pénurie de candidats à la gestion des affaires fédérales était sensible, la présidence et plusieurs postes du bureau restèrent vacants. André Pelletier, qui avait œuvré aux assurances avec Arnaud et Creusefond et aspirait à une "retraite" définitive, finit par se dévouer. Mais il exigea un renouvellement complet du Conseil d'administration et se présenta aux élections avec une équipe dont il avait lui-même choisi les membres pour les capacités et l'efficacité qu'il leur connaissait. Nous eûmes ainsi en René Bardin un trésorier exemplaire qui occupera ce poste pendant 15 ans. Jacques Vicart fut secrétaire général; travailleur infatigable, clairvoyant et ferme, il fut évident qu'il succéderait à Pelletier; tous deux préparèrent ce transfert. Ils surent résister au secrétariat d'État à la Jeunesse et aux Sports qui nous incitait une fois de plus à intégrer la FFC. Pour cette raison, la FFCT commença à prendre clairement ses distances avec le cyclosport. Les ligues furent dotées de la personnalité civile. Des stages internationaux de jeunes cyclos furent organisés. La Journée Georges Bonnaud fut instituée en prélude à l'assemblée générale, pour inciter les adhérents à prendre une part plus active à la vie de la Fédération par des suggestions et des idées que le Conseil d'administration étudierait ensuite. Dans un essai sur le cyclotourisme en France, se voulant un "document de réflexion et d'action", Vicart fit en 1972 une analyse de notre mouvement. |
FFC : Fédération française de cyclisme
FFCT : Fédération française de cyclotourisme