Salviac Ronde de l'Ourajou

L'auteur du texte est une "cyclote bordelaise" licenciée au club de Luzech (par ailleurs belle-soeur de Bruno G.).

Elle n'a pas son pareil pour "vivre" ses randonnées. Elle pédale "fort" avec toujours son appareil photo à la main (acrobate, bien des photos de son album ont été prises à " la volée"). De plus, rien ne lui échappe, connaissant particulièrement l'histoire des lieux qu'elle traverse.

Cahors Cyclotourisme

PS : 7 cadurciens ont participé à la randonnée

COUP DE PROJECTEUR : SUR LA RONDE DE L’OURAJOU Souvenir Roger Fauchié : 30 JUIN 2013

Equipés de notre « Campérêve » (camping-car), nous mettons le Cap sur Salviac dès le samedi. Dimanche matin, on se lève, on se sent plein de "sève" !… Nous sommes les premiers aux inscriptions ! Nos collègues de Luzech arrivent et déballent leur machine. Je récupère licences et chèques (il faut bien déjeuner au retour !) et oups, je file vers la table aux inscriptions ; les cyclos de Labastide-Marnhac sont déjà là, suivis de peu part les cadurciens, et une file s’installe !

Un petit café chaud pour certains, pendant que d’autres étudient le parcours…3 circuits sont proposés : 102 km, 72 km et 50 km. Notre choix est fait pour le B, (un des nôtres fera le 102 km) 72 km de bonheur, en Pays Bourian, comme l’a décrit Guy Faure, sur le blog de Cahors Cyclotourisme.

La Ronde de l’Ourajou nous amènera sur les routes du Périgord noir ou l’on peut admirer de magnifiques paysages et de splendides bastides aux toitures et aux teintes chaleureuses.

Le village de Salviac avec ses 1100 habitants abrite l’église St- Jacques-Le-Majeur, érigée il y a plus de huit siècles, le réputé Musée du machinisme agricole et de l’automobile, le château Lacoste avec un parc fleuri superbement ornementé (arbres exotiques, statues, plan d’eau). Au cœur du village, sis le jardin médiéval du Barry, le vieux lavoir alimenté par le ruisseau « de Pâques » au nom bien mystérieux, qui traverse Salviac et va se jeter dans l’Ourajou.

Tous en selle, sous un ciel assez couvert nous allons à la « conquête de l’ouest du Lot!! » Pour rejoindre Cazals, dans la vallée de la Masse, nous amorçons une descente suivie d’un replat, le « chrono » monte, un vrai régal ! Nous arrivons au centre de ce village où c’est jour de marché ; les marchands ambulants étalent leurs produits, un étal de fraise m’invite à respirer leur parfum…les bistrots s‘animent doucement ; il est encore tôt ! l’heure n’est pas à l’agitation, mais quelques ménagères se croisent dans un ballet de paniers !

En suivant le plan d’eau, qui fait l’attrait touristique du lieu, une sévère côte nous oblige à quelques efforts pour rejoindre Moncléra (avec son château). Après cette montée, le « plaisir des yeux » récompense nos efforts ; une bicyclette datant (d’après les connaisseurs) du début de la 2éme guerre, joue la star avec ses pots de fleurs…un peu plus loin, les « coqueli’causse », nous font une haie d’honneur!

Avant d’entrer dans le village de Frayssinet-le-Gélat, une « senteur » agréable aiguise les papilles ! Une énorme brioche « trône » sur une table devant la boulangerie ! Nous passons notre chemin, cela est trop tentant ! Dans ce village, on découvre une curieuse église, à la fois église et château. C’est ici que le 21 Mai 1944, la 2éme division allemande a commis d’abominables exactions (une quinzaine de personnes perdront la vie dans ce carnage), avant de perpétrer les tueries de Tulle et Oradour sur Glane (le village était soupçonné d’abriter un important groupe de résistance). Un monument à la gloire des victimes de la barbarie nazie a été érigé sur la place principale.

Après une succession de côtes, (il faut gagner le casse-croûte !) nous arrivons à Villefranche du Périgord, la plus ancienne bastide du Périgord noir, capitale du cèpe et de la châtaigne, que l’on fêtent le 3éme dimanche d’octobre. Avec ses trésors, ses piliers de pierre, ses mesures à grain, la halle côtoie l’église et les maisons nobles attestant d’un passé florissant.

Nous retrouvons ici le couple sympathique d’américains, cyclos aussi, qui vivent aujourd’hui à Salviac, dans leur tache de bénévole pour leur club d’adoption. Il est dur de repartir, quitter nos amis et la « parade » de pots de confitures et des mets alignés sur la table : promesse de délice, de tentation et de récompense bien sûr…

En amorçant la descente vers Prat-du-Périgord, nous croisons nos copains cadurciens, qui cherchent désespérément le casse-croûte ! Mais, quel parcours ont-ils emprunté ? Ils participent peut-être à une chasse aux trésors ! Et dire qu’ils ont failli rater cet endroit au charme fou et si accueillant !

Dans les champs, les foins sont déjà fauchés annonçant enfin l’arrivée de l’été. Un « ballet » de papillons jaunes vient caresser mon guidon…le soleil s’étant enfin invité ; il nous accompagnera pour la fin de cette « boucle » très agréable, et assortie d’un riche patrimoine architectural et naturel.

A Prat-du-Périgord, une rue unique fait le tour de son bourg circulaire. Le village niché au creux du vallon de la Lémance, (petit affluent du Lot), se dévoile avec ses pierres patinées par le soleil.

Nous apprécions la fraîcheur des ruisseaux au passage, où, les pêcheurs concentrés sur le bouchon, rêvent d’un sandre, d’un brochet ou d’une truite …il faut préciser qu’il existe à cet endroit, des kilomètres de ruisseaux, rivières ou bien lacs et étangs ! Préservons cet or bleu !

Nous dépassons un cheval, tirant au petit trot un charmant attelage. Chacun sa cadence…dans un pré, une belle petite église attend les visiteurs.

Nous traversons Saint Pompon, village blotti dans la vallée de la Lousse et du Mandalou, à l’écart des grands axes touristiques des vallées de la Dordogne et du Céou. On arrive sans efforts dans cette petite bourgade pleine de vie (au nom burlesque et peuplée de 450 habitants) ; ce dédale de ruelles autour de l’église et du château, ces maisons riches par leur diversité architecturale appellent à la flânerie…

Daglan (dans la vallée du Céou, en Périgord noir) apparaît un peu plus loin, avec son château de Peyrazel, ses cabanes en pierres sèches ; c’est aussi un site de baignade dans la rivière Céou, et également une base de kayak ou canoë (descente ludique avec nombreuses cascades jusqu’à la Dordogne). C’est aussi, un site d’escalade avec le rocher du Comte dans la vallée du Céou. Dans cette large vallée, dame nature est généreuse. Les champs de cultures céréalières, de mais, de tabac foisonnent. Autrefois, de riches vignobles existaient, mais l’épidémie de Phylloxéra a sévi, et provoqué l’exode rural…un atout majeur, les moulins, il en reste encore huit de ce passé florissant.

Nous passons à Saint-Martial de Nabirat, toujours en Dordogne, petite commune non loin de Sarlat, proche du promontoire de Domme, et à quelques encablures de Gourdon en Quercy.

Plus loin, sur un éperon rocheux, les ruines d’un château s’offrent à notre regard ; elles doivent abriter bien des nids d’oiseaux de la région!

Plusieurs autres châteaux défilent devant nos yeux, avant que nous entamions une dernière montée qui nous conduira vers un relief plus doux qui nous accompagnera jusqu’à Salviac, où les bénévoles du club nous attendent pour l’apéro.

Avant le repas convivial, le Président du Club honore certains clubs pour leur participation massive comme Gourdon et Sarlat ou bien pour leur éloignement. Nous étions 87 participants au total, dont 9 féminines (13 clubs lotois).

Un repas avec une « paëlla » comme plat principal nous est ensuite servi dans la salle des fêtes du village.

En point final, on rêve d’aventures et de découvertes prochaines, on partage ensemble les passions, les vacances sont là !

Texte et photos Lulu Goizet (Luzech Cyclotourisme)

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